« La place de l’Education pour Tous dans l’espace médiatique burundais » : Cas de l’Agence Burundaise de presse(ABP), la Radiotélévision Nationale du Burundi(RTNB), le Journal Iwacu et la radio Isanganiro.
L’éducation est un droit humain fondamental. Comme tous les droits de l’homme, il est universel et inaliénable. Toute personne, sans distinction de sexe, de religion, d’ethnie ou de statut économique, y a droit.
En effet, ce droit est garanti par la Constitution de la République du Burundi en vigueur et d’autres instruments juridiques internationaux auxquels le Burundi a ratifié entre autres la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE) que le Burundi a ratifié en 1990.
En effet, l’article 23 de cette Convention dispose que :
« Tu as droit à l’éducation et aux soins dont tu as besoin. Si tu es handicapé, ainsi qu’au respect de tous les autres droits énumérés dans la Convention, pour pouvoir vivre une vie harmonieuse ».
En plus droit à l’éducation pour tous, l’article 28 de cette Convention revient sur la qualité de l’enseignement et le droit de tout enfant à poursuivre ses études selon ses capacités.
« Tu as droit à l’éducation de qualité. Tu dois pouvoir poursuivre les études selon tes capacités »
C’est ainsi que, depuis sa création en 1945, la mission de l’UNESCO a consisté à contribuer à la construction de la paix, à l’élimination de la pauvreté, au développement durable et au dialogue interculturel, et à veiller à ce que pour atteindre cet objectif, l’éducation soit l’une de ses principales activités.
Les objectifs éducatifs de l’UNESCO consistent donc à soutenir la réalisation de l’Education pour tous (EPT), à jouer un rôle de leader mondial et régional en matière d’éducation, à créer des systèmes éducatifs efficaces dans le monde entier – de la petite enfance jusqu’à l’âge adulte – et à répondre aux défis mondiaux de notre temps grâce à l’éducation.
En bref, le mouvement de l’Éducation pour tous (EPT) est un engagement global visant à assurer une éducation de base de qualité pour tous les enfants, jeunes et adultes.
Cet engagement cadre bien avec l’article 26, al 2 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) qui stipule que :
1 La Convention relative aux droits de l’enfant adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989.
« Toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental. L’enseignement élémentaire est obligatoire».
Par ailleurs, les organisations de la société civile burundaise regroupées au sein de la coalition BAFESHEBIGE « Education pour Tous » réunies à Bujumbura au mois de juillet 2017 dans un atelier d’évaluation et de renforcement de leurs capacités, ont relevé un certain nombre de forces et de faiblesses du secteur de l’Education au Burundi. Cette activité avait été organisée par La Coalition BAFASHEBIGE en partenariat avec le Réseau Africain pour l’Education Pour Tous (ANCEFA).
Ces faiblesses qui subsistent malgré les efforts remarquables consentis par le Gouvernement du Burundi et les organisations engagées dans le domaine de l’Education pour Tous constituent véritablement des entraves à la réalisation du droit à l’éducation pour Tous qui est l’ objectif ultime visé par la Coalition.
La Coalition BAFASHEBIGE « Education pour Tous » souhaite donc une forte mobilisation de toutes les composantes sociales pour pouvoir atteindre cet objectif.
Parmi ces dernières figurent les médias qui sont des partenaires clés de la Coalition BAFASHEBIGE depuis sa création en 2004.
En d’autres termes, la Coalition BAFASHEBIGE EPT souhaite que les médias burundais n’attendent plus les activités pédagogiques de grandes envergures pour place à la une de l’actualité les sujets relatifs à l’éducation pour Tous
C’est dans ce cadre que la Coalition a commandité une étude sur « la place de la thématique de l’Education pour Tous dans les productions médiatiques au Burundi » en vue de susciter davantage l’engouement des médias burundais envers cette thématique.
L’objectif ultime visé par la Coalition est que l’Education pour Tous soit placée au centre des préoccupations des médias burundais.
Ainsi par exemple , des sujets relatifs à la qualité de l’enseignement, au financement du secteur de l’ éducation , aux abandons scolaires, aux bonnes conditions d’apprentissage dans les écoles, à l’accès à l’enseignement pour tous les enfants sans distinction d’ethnie, de sexe ou de région domineront l’actualité dans les médias burundais.
Ainsi, les pouvoirs Publics, les partenaires du Burundi et toutes les composantes sociales seront davantage sensibilisés sur cette problématique de l’éducation pour tous au Burundi et des solutions y relatives seront trouvées.
A ce sujet Gérard M Mermet nous dira à juste titre que : « Il s’avère que, de part l’évolution de la communication à travers le monde, les nouvelles diffusées par les journalistes acquièrent une importance auprès du public auquel elles sont destinées ».
L’auteur poursuit en disant que « Quand bien même la presse ne serait toujours pas en mesure de rendre compte de tous les événements qui se produisent à travers le monde, elle a pourtant une considération prépondérante dans la vie communautaire ».
Bien plus, citant certains chercheurs comme David Lerner dans son ouvrage, The passing of traditional Society.Modernizing the middle East, Marie Soleil Frère nous dit que : « Les médias sont des multiplicateurs de mobilité, des agents de changement, qui induisent des conduites modernes. L’utilisation des médias permet d’ouvrir les sociétés traditionnelles à la culture occidentale et de provoquer ainsi une prise de conscience au sein de la population afin de la motiver à évoluer vers la modernité »