A Bujumbura, en date du 7 Juillet 2022, la Coalition EPT BAFASHEBIGE organise un atelier de partage des données des études réalisées sur l’analyse sur le suivi des dépenses publiques allouées à l’éducation et sur le niveau d’implication des organisations de la sociétés civiles dans l’élaboration, le dialogue et le suivi des politiques éducatives. Cet atelier est réalisé au Restaurant Chez André.
Concernant, l’analyse du niveau d’implication des OSC dans l’élaboration, le dialogue et le suivi-évaluation des politiques éducatives, le consultant a signalé que le Burundi s’est engagé, à l’instar d’autres pays à garantir à son peuple le droit à une éducation universelle, gratuite et obligatoire en ratifiant plusieurs instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits humains. Ces instruments reconnaissent le droit à l’éducation comme étant un droit fondamental.
Cependant, dans la pratique, il est apparu que le système éducatif burundais évolue dans un contexte ne favorisant pas une éducation inclusive, équitable et de qualité. Cela se traduit par un effectif d’enfants et adolescents en dehors de l’école qui ne cesse d’augmenter depuis 2020. A cela s’ajoute la présence d’une société civile non suffisamment outillée pour contribuer dans les processus d’élaboration et de suivi des politiques éducatives. Ceci semble tributaire d’un manque de compétences suffisantes (notamment les capacités financières, techniques, humaines et les outils de plaidoyer en faveur d’une éducation inclusive et de qualité).
Le consultant a été constaté que l’action des organisations de la société civile est encouragée par le cadre légal existant et l’environnement mondial qui est favorable aux initiatives de la société civile. Ce qui garantit sa légitimité des interventions de la société civile en matière éducative. Par ailleurs, les documents de politiques éducatives à l’échelle internationale sont très favorables aux initiatives des organisations de la société civile en matière éducative. En outre, des appuis en faveur de l’implication de la société civile dans les politiques éducatives sont disponibles, dont notamment le Partenariat Mondial pour l’Education et le Fonds de la Société Civile pour l’Education.
Malgré ces opportunités, force a été constater que la participation de la société civile burundaise n’est pas au niveau des attentes. Elle participe peu à l’élaboration des politiques éducatives. Certes, certaines organisations contribuent dans la mise en œuvre des politiques éducatives par la création des écoles à tous les niveaux de l’enseignement, mais leur implication reste mitigée au niveau des cadres de dialogue. Il en est de même de leur implication dans le suivi-évaluation des politiques éducatives. En effet, les autorités publiques n’invitent pas les organisations de la société civile pour que ces dernières puissent donner leurs contributions. Certaines organisations sont invitées tout juste pour la forme, comme épouvantails afin de faire valoir que la société civile a été consultée et mise à contribution.
Face à cette situation de faible implication, compte tenu de leur apport combien appréciable, il est impérieux que la Coalition EPT BAFASHEBIGE prenne les devant et mobilise les différents acteurs du secteur de l’Education pour mener un plaidoyer afin de se faire entendre et être impliqués de manière effective dans les processus d’élaboration, de dialogue, de mise en œuvre et de suivi-évaluation des politiques éducatives.
Le consultant a recommandé à la Coalition EPT BAFASHEBIGE les recommandations suivantes :
– Réaliser une analyse diagnostique des capacités organisationnelles et opérationnelles des associations membres pour s’assurer de leurs forces et de leurs faiblesses afin de capitaliser ces forces et transformer ces faiblesses ;
– Développer les compétences des membres des associations membres en matière de plaidoyer en faveur d’une éducation inclusive et de qualité ;
– Renforcer le dialogue entre les parties prenantes nationales du secteur de l’éducation ;
– Renforcer les compétences des membres des organisations membres en matière de suivi évaluation des politiques éducatives.
Concernant, l’analyse du suivi des dépenses publiques allouées à l’éducation, le consultant a montré que les ambitions de financement du gouvernement au secteur éducatif sont supérieures au seuil de 20% préconisé par la communauté internationale depuis 2019 à 2022. Pour cette année 2022, le fond alloué à l’éducation est de 22,6% mais les défis persistent dans le secteur de l’éducation ; c’est à cette optique que la Coalition EPT BAFASHEBIGE est appelée à plaider pour qu’il y a un fond spécial alloué à l’éducation.