Ce Vendredi 24 mai 2023, la Coalition EPT BAFASHEBIGE a organisé un point de presse sous le thème «Education face au changement climatique : cas de Gatumba».
Le Président et Représentant Légal de la Coalition a souligné qu’au Burundi comme ailleurs, lorsqu’une catastrophe survient, le système éducatif est perturbé. Face à cette situation actuelle qui handicape le système éducatif burundais déjà fragile, la Coalition EPT Bafashebige propose la mise en place d’un enseignement à distance comme l’une des voies pouvant permettre la continuité des apprentissages. « La crise liée au changement climatique s’ajoute à la crise des apprentissages et appelle à la mise en place de systèmes éducatifs capables d’assurer un accès continu à l’éducation pendant les périodes imprévisibles, et de prévenir et d’atténuer autant que possible leurs impacts négatifs ».
Système éducatif confronté des défis
Au Burundi comme ailleurs, lorsqu’une catastrophe survient, les personnes les plus durement touchées sont celles qui sont le plus vulnérables. Et de noter : Les enfants qui vivent dans des situations de conflit et dans des familles à bas revenu, en particulier les filles et les enfants handicapés, sont les premiers à ne plus pouvoir se rendre en classe.
Pour le cas du Burundi, informe-t-il, la montée des eaux du lac Tanganyika a eu des effets négatifs sur le système éducatif, ce qui met en cause l’atteinte des Objectifs de Développement Durable en général et particulièrement l’ODD4 qui est «d’Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie».
La Coalition EPT Bafashebige rappelle qu’après les épisodes de 2020 et 2021 qui avaient chassé de leurs maisons plus de 30 000 personnes, il n’avait pas beaucoup plu en 2022, et ces réfugiés climatiques avaient en grande partie regagné leurs concessions.
D’après la Coalition EPT Bafashebige, de nombreuses familles qui étaient en train de reconstruire leurs maisons avec l’espoir d’avoir de nouveau un toit au-dessus de leur tête ont été anéanties dans la nuit de mardi, lorsque le niveau de l’eau s’est mis à monter très rapidement à partir de 23h. C’était le sauve-qui-peut général. Les gens vont emporter tout ce qui leur tombe sous la main et trouvent refuge sur la route nationale n°4 qui va vers Uvira en RDC voisine et traverse la ville de Gatumba.
Me Samandari fait savoir que plus de 30 000 personnes ont été affectées par les inondations de la semaine passée à Gatumba et Rukaramu. « Les infrastructures tant publiques que privées ont été détruites et d’autres sont au bord du gouffre suite aux inondations issues du débordement des eaux de la rivière Rusizi. Les écoles et les centres de santé sont aussi inondés ou difficiles d’accès, les maisons sont détruites ou inhabitables, les problèmes d’approvisionnement en eau et d’hygiène », déplore Me Samandari.
Des stratégies à adopter
Face à cette situation actuelle qui handicape le système éducatif burundais déjà fragile, la Coalition EPT Bafashebige trouve que la mise en place des solutions numériques est l’une des voies pouvant permettre la continuité des apprentissages.
Il révèle que l’éducation est un droit de l’homme qui doit être garantie et protégée pour tous, à tout moment. Dans tous les cas, souligne-t-il, les situations d’urgence conduisent à l’augmentation de la probabilité de violation du droit à l’éducation ; il est donc important que tous les acteurs du système éducatif burundais agissent comme un seul corps pour améliorer et minimiser les effets nuisibles des situations d’urgence.
D’après lui, comme on ne peut pas toujours empêcher les catastrophes naturelles de se produire, on peut tout au moins se préparer à faire face à ces catastrophes au mieux de nos capacités. Il est essentiel de disposer de systèmes éducatifs efficaces et de qualité pour assurer l’apprentissage à distance et minimiser les effets des perturbations dues à des phénomènes tels que la pandémie de COVID-19, les effets de changement climatiques et autres aléas sur l’éducation.
Des actions à mener
Pour faire face à toutes ces perturbations, la Coalition EPT Bafashebige propose des actions à mener.
Le gouvernement burundais et ses partenaires de l’éducation doivent veiller à ce qu’une gamme d’options d’enseignement à distance soit disponible pendant les moments de crise, y compris les options sans technologie et à faible technologie. Les interventions en matière d’éducation à distance doivent tenir compte des obstacles intersectionnels et ceux liés au genre et à l’éducation à distance, notamment les inégalités en matière d’accès à la technologie, de compétences numériques et de sécurité en ligne.
Il fait savoir que le gouvernement en collaboration avec ses partenaires de l’éducation ainsi que les parents et les éducateurs doivent comprendre la valeur de l’éducation numérique en faveur des groupes vulnérables et marginalises pour leur permettre de continuer l’apprentissage à distance lorsque les écoles ferment. Il souhaite que les responsables politiques puissent introduire et mettre en œuvre des politiques visant à sauvegarder et à protéger les droits des enfants et des jeunes, en particulier des groupes vulnérables et marginalisés, en ligne (dans l’espace virtuel).
Il fait savoir que le gouvernement, avec le soutien de la communauté internationale des donateurs, doivent soutenir des études empiriques rigoureuses sur l’efficacité de différentes approches de l’apprentissage à distance, l’accès équitable à l’éducation et particulièrement en faveur des groupes vulnérables et marginalisés.
Notons que la Coalition EPT BAFASHEBIGE, à travers ses axes d’intervention qui sont la recherche, le renforcement des capacités et le plaidoyer, s’engage à faire tout son mieux pour que sa contribution soit au service du système éducatif inclusif, équitable et de qualité.
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