A Bujumbura, en date du 02-03 /06/ 2022, la Coalition EPT BAFASHEBIGE a organisé des séances de formation des organisations féminines sur l’égalité des genres et leadership féminin. Le consultant a signalé que Bien que la République du Burundi dispose d’une constitution qui garantit l’égalité des sexes et qu’elle ait ratifié des conventions et protocoles internationaux tels que le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique qui interdit toute forme de discrimination envers les femmes, les violences basées sur le genre et les pratiques discriminatoires à l’égard des femmes demeurent encore . La violence à l’égard des femmes est étroitement liée à un contexte plus large d’inégalité entre les sexes au Burundi. Le statut inférieur de la femme au sein de la famille et dans la société burundaise, les valeurs sociales et les croyances culturelles contribuent à favoriser la soumission des femmes. Les causes structurelles fondamentales de la violence au Burundi résident dans l’inégalité entre les sexes inhérente à un système patriarcal. Les filles sont moins valorisées que les garçons dans la mesure où une femme peut être chassée de son foyer si elle ne donne naissance qu’à des filles.
L’accès inégal à l’éducation formelle et les taux d’abandon scolaire des filles dans le post fondamental, en particulier dans les zones rurales, restent un problème, bien que le taux global de scolarisation des filles dans le fondamental se soit considérablement amélioré au cours de la dernière décennie. Dans le Burundi traditionnel, l’éducation donnée à la jeune fille les disposait à véhiculer des valeurs propices à la cohabitation harmonieuse et favorisait la prévention et la résolution pacifiques des conflits. Mais la coutume interdisait à la femme de siéger parmi les bashingantahe pour rendre la justice, ainsi que de jouer un rôle publique, à l’exception des relations de solidarité dans le voisinage et la communauté. Elle était pourtant consultée pour sa sagesse et sa clairvoyance. Le mari, s’il était reconnu comme un homme juste et honnête, pouvait être garant de la crédibilité de sa femme aux yeux de la société : il la protégeait. Bien qu’exprimé discrètement, le rôle de la femme burundaise dans la cohésion sociale, la prévention et la réconciliation en faisaient une militante incontestée de la paix sociale et des droits des personnes vulnérables, en l’occurrence les enfants.
Au Burundi, où les femmes constituent officiellement 60% des victimes des atteintes aux droits humains dans le cadre de la guerre, la transformation de leur statut légal (par rapport à l’héritage, par exemple) et la suppression de la stigmatisation sociale des victimes de violences sexuelles sont des étapes clés leur permettant non seulement d’accéder à la justice, mais aussi de remettre en cause les conditions sous-jacentes habilitant les abus.
S’agissant de la participation des femmes dans les mécanismes de prise de décisions, la Constitution burundaise garantit un quota d’au moins 30% de femmes représentées au Gouvernement, à l’Assemblée Nationale et au Sénat, et le code électoral de 2009 étend cette disposition aux conseils communaux. Si des progrès ont été réalisés en matière d’accès et de participation des femmes aux processus de développement et de paix, beaucoup reste encore à faire. Malheureusement, les femmes continuent d’être largement exclues des processus de développement, de paix et de médiation.
Ces considérations culturelles et cette organisation de la société burundaise ne manquent pas d’avoir des conséquences sur le leadership féminin et la participation féminine en vue d’une bonne gouvernance dans les affaires familiales, associatives, communautaires et politiques.
Le consultant disait que la formation visait à renforcer les capacités des femmes pour qu’elles puissent assumer leur rôle de femmes leaders pour asseoir une meilleure gouvernance et être plus participatives et productives par rapport au développement du pays dont elles sont souvent l’animatrice principale de l’unité de base qu’est la famille.
Pour clore la formation, le consultant a montré les 5 clés pour développer et renforcer le leadership féminin, il s’agit d’aider leurs collaboratrices à définir ce que la réussite représente pour elles, de stimuler leurs collaboratrices afin qu’elles osent s’affirmer, de favoriser le faire-savoir au sein de l’association, d’accompagner leurs collaboratrices à construire leur réseau associatif ainsi que de former et coacher leurs collaboratrices.