Ce mardi 21 juin 2022, la Coalition EPT BAFASHEBIGE, en collaboration avec IDAY Burundi, anime un point de presse sous le thème : «Elimination des pratiques néfastes affectant les enfants : progrès en matière de politiques et de pratiques depuis 2013». C’est dans le but de célébrer la Journée Internationale de l’enfant africain instaurée par l’Union Africaine depuis le 16 juin 1991, la Journée de l’enfant africain vient en mémoire d’une centaine d’enfants sud-africains massacrés à Soweto lors d’une marche pour leurs droits. Au-delà de cette commémoration, c’est l’occasion pour la Coalition EPT BAFASHEBIGE de poursuivre et intensifier ses actions de plaidoyer fondées sur une éducation inclusive, équitable et de qualité afin de contribuer à l’améliorer du bien-être, de la protection et de l’éducation pour tous les enfants burundais.
Vice-président de la Coalition EPT BAFASHE a signalé que la protection de l’enfance fait partie intégrante de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948), de la Convention internationale relative aux Droits de l’Enfant (CDE), des Objectifs du Développement Durable
En conséquence, tout pays doit assurer la protection de l’enfant, c’est-à-dire, prévenir et répondre à ses besoins afin qu’il suive un développement normal.
Protéger l’enfant, c’est le mettre à l’abri de toutes les situations pouvant l’exposer à de mauvais traitements tels que l’exploitation et les abus sexuels, la traite, les travaux dangereux, la violence, l’absence de logement, l’enrôlement par force dans des groupes et mouvements politiques armés, le mariage précoce, l’impunité et le manque de justice équitable, etc.
Dans le processus de mise en œuvre de la politique de protection de l’enfant, le Burundi a signé et continue à mettre en place des outils de son opérationnalisation conformément aux normes internationales.
Le Burundi dispose, par exemple, (i) d’une politique nationale de protection de l’enfant 2020 à 2024, dont la vision est d’offrir à chaque enfant un environnement politique, légal, institutionnel et communautaire rassurant à travers un système de protection solide répondant aux principes de la Convention Internationale relative aux Droits de l’enfant (ii) d’un code pénal et d’un code du travail du Burundi.
La protection de l’enfant s’inscrit aussi dans le Plan National de Développement du Burundi 2018-2027 (Orientation Stratégique 2, axes 4 à 7 (i) amélioration des performances et de la collaboration dans les domaines de la santé, (ii) renforcement du système éducatif et amélioration de l’offre de formation, (iii) développement du secteur de la protection sociale, (iv) emploi décent et jeunesse) et dans les Objectifs de Développement Durables, 2015-2030 (les ODD 1 à 5: ii) éradication de la pauvreté, (ii) lutte contre la faim, (iii) accès à la santé, (iv) accès à une éducation de qualité et (v) égalité entre les sexes).
Pour mieux prévenir et répondre efficacement aux besoins des enfants, le gouvernement a mis en place, au niveau du Ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre, un Département de l’enfant et de la famille et un numéro vert, le 116.
Dès lors, toutes les mesures touchant les enfants doivent être prises conformément au principe de l’intérêt supérieur de l’enfant.
Malgré que le Burundi a ratifié des traités internationaux clés incluant la Convention des Droits de l’Enfant et ses deux Protocoles Optionnels et qu’elle a mis en place des mesures de mise en œuvre de ces Protocoles.
Exemple de l’âge minimum de 16 ans pour le travail des enfants qui ne s’applique pas aux enfants employés de manière informelle, le mariage des enfants et les mariages forcés qui sont illégaux, l’âge minimum du consentement sexuel qui est à établi à 18 ans, le droit de la femme à faire enregistrer légalement son enfant à l’état civil qui nécessite une autorisation spéciale pour les femmes.
Quant au droit à l’éducation, même si le gouvernement paie les frais de scolarité, l’accès des enfants à l’éducation au Burundi est entravé notamment par
A cela s’ajoutent les catastrophes naturelles qui ont affecté le secteur éducatif en détruisant des salles durant ces deux dernières années
Tous ces facteurs constituent un frein à l’accès équitable à l’enseignement des enfants et surtout aux vulnérables qui se livrent au travail des enfants.
De tels problèmes doivent attirer l’attention de toutes les parties prenantes lors du processus de planification, mise en œuvre et suivi des politiques de protection et promotion du droit de l’enfant
La plupart des administrations locales ne disposent pas de lignes budgétaires relatives aux services de protection de l’enfant bien qu’elles en fournissent des services clés. Il est nécessaire d’identifier un mécanisme pour que les communes puissent prendre en compte les services de protection de l’enfant dans la planification et la budgétisation communales.
De plus, la pandémie de la Covid-19 a fragilisé de plus l’éducation du monde entier y compris celle du Burundi. A cela s’ajoutent les catastrophes naturelles qui ont affecté le secteur éducatif avec de nombreuses salles détruites durant ces deux dernières années. De tels problèmes doivent attirer l’attention de toutes les parties prenantes lors du processus de planification, mise en œuvre et suivi des politiques de protection et promotion du droit de l’enfant.
Alors qu’en principe, les enfants ont le droit d’aller à l’école sans distinction aucune et doivent être protégés contre la violence, la maltraitance et toute forme d’abus et d’exploitation, force est de souligner qu’au Burundi il y a encore d’enfants issus des familles à revenu limité qui sont contraints d’abandonner l’école.
C’est dans ce cadre qu’à l’occasion de la célébration de journée de l’enfant Africain, année 2022, dont le thème est «Elimination des pratiques néfastes affectant les enfants : progrès en matière de politiques et de pratiques depuis 2013 », que la Coalition EPT BAFASHEBIGE saisisse l’occasion pour rappeler l’importance de soutenir tous les enfants, de se mobiliser pour défendre le respect des droits et de la dignité de chacun d’entre eux.
C’est aussi une opportunité de rappeler, à nous tous, l’importance de lutter contre toutes les pratiques qui coupent les enfants, et notamment les filles et les autres enfants vulnérables, de l’accès à leurs droits (les châtiments corporels, la maltraitance des enfants orphelins, le travail forcé, la violence sexuelle ou exploitation sexuelle…etc).
L’ensemble de ces violations privent les enfants de l’accès à leurs droits et notamment à leur droit à l’éducation.
Et les filles sont particulièrement concernées. Ce n’est donc pas surprenant que, selon l’Unesco, l’Afrique subsaharienne ait les taux les plus élevés de non-scolarisation. Avant la pandémie, cela représentait déjà plus d’un cinquième des enfants âgés de 6 à 11 ans, suivi par un tiers des enfants âgés de 12 à 14 ans.
Vice-président de la Coalition EPT BAFASHE continue à préciser que, dans ce contexte difficile, cette journée internationale est donc l’occasion de rappeler au plus grand nombre la nécessité d’agir et de se mobiliser pour mieux protéger les enfants du continent africain en général et du Burundi en particulier en leur permettant de grandir dans la dignité et le respect de leurs droits.
Ainsi, la coalition EPT BAFASHEBIGE sollicite le concours de tout le monde pour œuvrer comme un seul homme afin de garantir le droit intégral des enfants africain.